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Crise de la filière bovine : une quinzaine d'abattoirs bloqués |
L'ultimatum est terminé. A trois jours d'une table ronde décisive au ministère de l'Agriculture en présence des entreprise d'abattage et de la distribution, les éleveurs bovins ont fait monter la pression dimanche, en annonçant le blocage d'une quinzaine d'abattoirs en France.
En attendant une réunion au ministère de l'Agriculture, les éleveurs bovins se mobilisent à nouveau pour bloquer une quinzaine d'abattoirs partout en France. L'opération a déjà débuté dans le Tarn et dans la Loire, d'autres suivront dans la soirée de dimanche. Depuis plusieurs semaines, les professionels de la viande bovine, tout comme leurs collègues de la filière porcine, dénoncent la baisse des prix de leurs produits. La crise menace, et avec elle la colère monte.
Opération nationale de blocage
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll est attendu au tournant, il le sait. Mais pour bien faire comprendre l'urgence de la situation, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a lancé dimanche une nouvelle opération nationale de blocage dabattoirs, pour dénoncer la baisse des prix de la viande bovine, qui met les éleveurs au supplice.
Le blocage a d'ores et déjà débuté à Castres dans le Tarn, où plusieurs dizaines d'éleveurs se sont positionnés devant l'entrée de l'abattoir Bigard. Même scène à Roanne dans la Loire. Au total dans une quinzaine de sites, les professionnels vont interdire l'accès aux usines, et ils comptent bien le faire jusqu'à mercredi, date de la réunion avec les services du ministre.
"Le revenu moyen des éleveurs de viande est de 10.000 euros à l'année, je dis bien à l'année !"
Jean-Pierre Fleury, le patron de la Fédération nationale bovine, est déterminé à ne pas laisser "crever les éleveurs". "Il y a eu énormément de discussions, depuis un an les choses n'avancent pas. Ca avait fait l'objet il y a trois semaines d'une table ronde avec le ministre d'où rien n'est sorti, nous avons déposé un ultimatum, l'ultimatum se termine ce soir."
Au coeur de cette crise profonde du secteur, la baisse des prix de la viande. "Le revenu des producteurs", précise Jean-Pierre Fleury, "s'est effondré en 2014, et 2015 s'annonce sous les mêmes auspices. Le revenu moyen des producteurs de viande aujourd'hui est de 10.000 euros à l'année, je dis bien à l'année, donc même pas 1.000 euros pas mois. On a beaucoup d'éleveurs qui vont sans doute se trouver en cessation de paiement dans les semaines, les mois à venir. Les choses sont sérieuses, les éleveurs sont à bout, il faut prendre ces blocages très au sérieux."
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