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Je voudrais être une femme, juste une fois, pour me la couler douce

Je voudrais être une femme, juste une fois, pour me la couler douce
Je voudrais être une femme, juste une fois, pour me la couler douce

Je voudrais être une femme. Juste une fois. Pour me la couler douce. Pour n'avoir qu'à battre un peu des cils pour me faire payer mon souper, mes consommations, mon cinéma ou mon théâtre et de n'avoir aucune contrainte à rembourser toute cette largesse.

Je voudrais être une femme. Juste pour une nuit, histoire de pouvoir faire l'amour en toute quiétude de l'âme, sans toujours devoir craindre ma fertilité. En sachant que même si le prophylactique se déchire et que je tombe enceinte, personne - ni la loi, ni la religion, ni le géniteur - n'aura le droit de m'obliger à mener à terme et de m'enfoncer dans la gorge la responsabilité d'une nouvelle vie contre mon gré. C'est bon, l'amour. Ça à l'air bien de pouvoir baiser tranquille, sans souci - pouvoir s'abandonner complètement au moment sans arrière-pensée, sans anxiété. Si seulement j'étais une femme...

Je voudrais tant être une femme pour ce jour où mon estime de moi n'est pas à son zénith et de n'avoir qu'à ouvrir mon téléviseur pour me faire dire et répéter à quel point je suis belle, forte, capable et battante, simplement parce que je suis femme. Une thérapie journalière et gratuite, à la portée de mon doigt nacré. Ou pour cet autre jour où je suis en difficulté et qu'un simple coup de téléphone m'ouvrira cinq, dix, vingt points d'aide où sympathie et épaulement y sont à tout coups assurés.

J'aimerais beaucoup être une femme le jour où mon gouvernement, en ces temps troubles de guerres et de terrorisme, enverra aux hommes leur obligation de service militaire. Quelle sérénité connaîtrai-je alors, sachant que je demeurerai à l'abri des tranchées, des obus, des corps-à-corps sanglants et du fog of war capable de tuer mes amis, mes alliés. Quelle profonde ataraxie serait mienne sachant que servir sa patrie, c'est pour les autres. Que jamais on ne m'obligera à mourir pour elle et que, jusqu'à mon dernier souffle, vieille dame, j'aurai profité au maximum de ce que ma nation a de mieux à m'offrir, sans jamais avoir eu à payer le prix ultime pour mes libertés.

Ô, comme je souhaiterais être une femme. Juste un jour. Pour toutes ces portes que l'on m'ouvrira, ces sièges que l'on m'offrira, ces commentaires flatteurs que l'on passera au sujet de mes yeux, mes cheveux, mon sourire, ma beauté. Ça fait du bien, des compliments. Ça réchauffe le cœur. J'aimerais bien être une femme, juste un jour, histoire de m'abreuver de cela.

J'aimerais bien être une femme. Je pourrais m'habiller à tous les rayons, porter des vêtements d'homme, de femme et même d'enfant, sans qu'on y trouve à redire, sans que quiconque me reluque comme un pervers ou me fasse comprendre que je suis une dégénérée.

Juste une journée. J'aimerais tant être femme. Pour me la couler douce dans un parc à observer les enfants jouer sans craindre l'inévitable auto-patrouille qui viendra me contrôler, me dire de circuler.

C'est beaux, les enfants. Leurs jeux sont si innocents, leur gaieté si spontanée. J'aimerais bien pouvoir les regarder sans me faire harceler.

J'aimerais tant être une femme.

Pour ce jour où je n'aurai rien à craindre de la police si quelqu'un m'accuse d'un crime sans la moindre preuve.

Pour ce jour où je n'aurai pas à craindre la justice après avoir commis un meurtre, certaine qu'on blâmera mes hormones, mon enfance terrible ou un partenaire sanguin plutôt que moi.

Pour ce jour où je détruirai mon union, fautive ou non, mais certaine d'emporter avec moi mes enfants et la part du lion.

Ah oui! J'aimerais bien être femme et enfin connaître la paix d'esprit qui vient avec toutes ces libertés, ces choix et ces privilèges.





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